Le cadre juridique du rachat de crédits : ce qu’il faut savoir

Le rachat de crédits est une opération financière qui permet aux emprunteurs de regrouper l’ensemble de leurs dettes en un seul prêt. Cette solution peut être intéressante pour retrouver une situation financière saine, réduire ses mensualités ou encore financer un nouveau projet. Toutefois, il convient d’être vigilant quant aux règles encadrant cette pratique. Cet article vous présente les principales dispositions légales à connaître pour appréhender sereinement le rachat de crédits.

Le rôle du Code de la Consommation

Le rachat de crédits, également appelé regroupement ou restructuration de prêts, est principalement encadré par le Code de la Consommation. Ce code rassemble l’ensemble des textes législatifs et réglementaires protégeant les consommateurs français, notamment en matière de crédit. Plusieurs articles du Code sont spécifiquement dédiés au rachat de crédits, dont les articles L311-1 à L341-1.

Les obligations d’information et de conseil

Avant toute opération de rachat de crédits, les établissements financiers ont l’obligation d’informer clairement et précisément l’emprunteur sur les conditions et modalités du contrat proposé. Ils doivent notamment fournir une fiche d’information précontractuelle reprenant :

  • Les caractéristiques du prêt (montant, durée, taux…)
  • Le coût total du crédit
  • Les modalités de remboursement
  • Les garanties éventuelles

En outre, les professionnels ont l’obligation de conseiller l’emprunteur en fonction de sa situation financière et de ses besoins. Ils doivent également vérifier la solvabilité du demandeur avant d’accorder le rachat de crédits.

Le délai de rétractation

Comme pour toute opération de crédit, l’emprunteur dispose d’un délai légal de rétractation pour revenir sur sa décision. Ce délai est fixé à 14 jours calendaires révolus à compter de la signature du contrat. Pendant cette période, l’emprunteur peut renoncer au rachat de crédits sans avoir à se justifier ni à payer de pénalités.

L’encadrement des taux et des frais

Le rachat de crédits est soumis aux mêmes règles que les autres formes de crédit en matière d’encadrement des taux et des frais. Ainsi, le taux effectif global (TEG) ne doit pas dépasser le seuil de l’usure, qui est fixé chaque trimestre par la Banque de France. De plus, les frais liés au rachat (frais de dossier, indemnités de remboursement anticipé…) sont encadrés par la loi pour protéger les emprunteurs contre les abus.

Le rôle de l’ACPR

L’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) est un organisme chargé de veiller au respect des règles en matière bancaire et financière. Elle dispose d’un pouvoir de sanction en cas de manquement aux obligations légales, notamment en ce qui concerne le rachat de crédits. Les établissements financiers proposant des solutions de rachat doivent ainsi être agréés par l’ACPR et être inscrits sur le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance (ORIAS).

Les interdictions spécifiques

Enfin, certaines pratiques sont strictement interdites dans le cadre du rachat de crédits :

  • Le prêt sur gage : il est interdit d’exiger un gage ou une mise en garantie d’un bien meuble corporel pour accorder un rachat de crédits.
  • La vente à réméré : cette pratique consiste à vendre un bien immobilier avec la possibilité pour l’emprunteur de le racheter ultérieurement. Elle est également prohibée dans le cadre du rachat de crédits.
  • Le démarchage téléphonique : la prospection commerciale par téléphone pour proposer des offres de rachat de crédits est interdite depuis 2020, sauf si l’emprunteur a donné son consentement préalable.

Ainsi, le rachat de crédits est une opération encadrée par des règles précises visant à protéger les emprunteurs. Il est important de bien connaître ces dispositions pour éviter les pièges et bénéficier d’un rachat de crédits dans les meilleures conditions possibles.

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